Pour faire le lien avec mon premier article sur le diagnostic et la maladie, j’aimerais vous faire gravir aujourd’hui une « 6èmemarche » Celle de « vivre dans le présent ». Pour le vivre avec certains patients, quand on est confronté à une maladie au long court, celle qui n’a pas d’échéance, celle qui est latente et souvent insidieuse, la reconnexion au présent permet de ne plus vivre dans la peur d’un lendemain mais surtout de savourer chaque journée pour ce qu’elle nous amène.

En effet, magazines, vidéos, émissions… Tous nous invite à méditer, à ressentir, à vivre l’instant mais pourquoi finalement ? Est-ce que cette injonction de vivre ici et maintenant est une façon de dire « subtilement » qu’on n’aura pas forcément le loisir de voir l’avenir à moyen terme ? Bien sûr que non, cette urgence serait trop réductrice car finalement qui a le pouvoir d’affirmer ce qui arrivera demain ? Personne … Imaginez donc quel cadeau cela représente de pouvoir vivre chaque jour et aujourd’hui comme un cadeau (c’est pour cela qu’on l’appelle « Présent »).

D’abord il semble essentiel d’admettre que ça n’est pas nous qui maitrisons la vie mais la vie qui nous contrôle par ce qu’elle nous impose, par ce qu’elle dépose sur notre route. Toute la réflexion va reposer sur ce qu’on choisit d’en faire. Alors … Comment vivre au présent alors que notre quotidien passe à toute vitesse, alors que nous nous trouvons souvent presque en état d’urgence : Qu’est ce qui nous pousse à accepter le rythme effréné de la vie, qu’est ce qui nous amène à souvent vivre le présent en « mode survie » ? chacun fera ses propres conclusions et trouvera ses propres réponses en revanche arrêtons-nous sur les sensations, sur ce que nous amène « cette permission » de vivre l’instant en conscience.

Commencez par vous arrêter une minute ou 2 et à respirer en conscience, à réaliser ce que vous êtes en train de faire et aux sens que vous pouvez faire travailler : Une odeur de café, une musique à la radio, les paysages que vous observez à travers votre voiture (oubliez la pensée que vous êtes en train d’avoir, le sms qui arrive ou encore la musique à la radio… Ne faites déjà travailler qu’un seul sens et « perdez 1 ou 2 minutes » à l’observer). Notre cerveau a besoin d’être éduqué à cela mais sa neuro-plasticité nous offre des capacités presque infinies si on décide de les développer. -Je vous proposerais quelques exercices prochainement – Au-delà de la pleine conscience de ce que l’on fait et de ce que l’on ressent, quelles pourraient être les vertus de vivre au présent ? Cela n’implique absolument pas de ne plus faire de projets, de ne plus se projeter car ce serait nier notre condition d’humaine mais comme disaient les sages de l’Antiquité ce serait plutôt de profiter du présent sachant que le passé n’existe plus et que l’avenir n’existe pas encore. (L’un des fondements de la pensée épicurienne).

Vivre l’instant présent nous permet déjà de calmer notre mental et nos angoisses. La notion de stress diminue à mesure que le présent s’ancre dans notre vie. C’est pratiquement mathématique « se concentrer sur ce que je suis en train de faire en conscience et en intégrer les effets ». Entendons-nous bien, il est impossible à l’homme de ne vivre que comme cela mais plus nous arrêterons d’être des automates multitâches plus nous serons efficaces sur le long terme. Tentez l’expérience sur un geste du quotidien, éveillez chacun des 5 sens et observez lequel est le plus développé ? Lequel ne vous parle pas ? Qu’est ce que ça éveille chez vous comme sensations ? Plus vous allez vous y connecter plus vous développerez vos sens et votre conscience. Je vous retrouverais prochainement avec quelques vidéos à expérimenter…